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GepeTrotter – Vietnam 2018

Nos GepeTrotteuses ont présenté leur projet de solidarité internationale au Vietnam, en images, le mercredi 17 octobre 2018. Suite à la projection du film, un petit buffet aux saveurs vietnamiennes était proposé.

Extrait du Gepatoudi n°14 – Novembre 2018
par Céleste, Coline, Coraline, Emma et Louise

La maison d’Amour

Ahhhh la Maison d’Amour… Pour faire simple c’est une maison d’accueil de jour, tenue par des mains de fer, mais tellement bienveillantes !

Des sœurs religieuses telles que soeur Maria, soeur Elisabeth ou encore soeur Lucie font tourner cet établissement 7 jours sur 7. Elles ont chacune des rôles bien définis et celle qui s’occupe de la partie administrative ne s’occupe pas d’entretenir le jardin !

Le but au sein de cette maison est d’accueillir les enfants habitant près de Thu Duc et de leur fournir des repas (petit déjeuner et déjeuner), mais également de leur proposer des activités, de les faire vivre en communauté et de leur éviter de passer ce temps libre pendant les vacances ou les inter cours dans les rues.

Mais l’aura de la Maison d’Amour ne s’étend pas qu’aux portes de Thu Duc. En effet, les soeurs s’occupent également des parrainages. Ces derniers concernent les enfants n’ayant pas accès à la Maison de Thu Duc à cause de leur situation géographique. Ces enfants,habitant plus loin au Vietnam, sont alors aidés financièrement par des associations dont ELISA, l’association avec laquelle nous sommes parties, qui s’adressent directement à la Maison d’Amour pour qu’elle devienne l’intermédiaire entre les parrains français et ces familles démunies.

Les enfants parrainés bénéficient alors d’un accès à l’école, à des soins médicaux, d’une aide financière pour les repas, ou encore de matériel.

La Maison d’Amour c’est toutes ces personnes qui gravitent autour et font exister ces sourires !

Un grand Merci !

Une journée type

Chaque semaine, nos journées se déroulaient de la même façon, même si elles nous réservaient toutes , leur lot de surprises et d’imprévus. Nos réveils sonnaient ainsi à 6h45 le matin. Une petite préparation rapide et nous pouvions ensuite nous  diriger à pied vers la Maison d’Amour. Le trajet du matin était assez typique et mouvementé ; quantité de scooters très surchargéé , étals colorés, marchands tout azimuth…Tous étaient de sortie ! On se lève tôt au Vietnam ! Nous pouvions ainsi sentir les « bonnes » odeurs du marché tandis que les scooters zigzaguaient en nous frôlant de peu.

Nous déjeunions tous les matins avec les sœurs qui nous préparaient avec amour notre petit-déjeuner. Elles nous réservaient un petit déjeuner garni de pain vietnamien et de beurre de cacahuète accompagné de thé ou de café pour notre plus grand plaisir. Une fois notre tartine avalée, nous nous dirigions vers la grande salle où nous attendaient tous les enfants, assis sagement et chantant des chansons avec les sœurs.

Nous répartissions les groupes en fonction des âges, 7, 8, 9 et 10 ans. Selon l’effectif ou les niveaux, nous étions soit  seule soit 2 en charge d’un groupe. Le matin, nous avions les enfants de 8h à 10h45, avec une petite pause au milieu, et nous leur dispensions des cours d’anglais ludiques, souvent accompagnés de petits jeux. Nous avions chacune notre propre salle de classe, avec des tables et des chaises , disposées devant un tableau noir…comme à l’école chez nous ! Mais nous préférions souvent rassembler le groupe autour d’une seule et unique table afin de faire des activités collectives , interactives  et nettement plus appréciées des enfants.

Nous préparions toutes nos activités et notre matériel en amont, la veille, et nous l’adaptions en temps et en heure en fonction de l’ attention des enfants et de leur envie. Nous échangions nos groupes tous les jours, en faisant attention au suivi et à la cohérence de nos activités. Souvent, nous terminions la matinée par des jeux à plusieurs, comme le Twister, le UNO ou bien des chansons et des danses qui étaient très prisées des enfants.

Pour la pause du déjeuner, soit plutôt vers 10h45, un véritable travail d’équipe s’organisait. Madame Cook préparait à manger tandis que tous les enfants s’activaient pour installer la grande salle. Chacun avait son propre plateau : une entrée…généralement un bouillon acoompagné de légumes en petits morceaux, un plat très très souvent composé de riz et de viande, puis un fruit en guise de dessert. Et oui, pendant cette aventure nous avons été abonnées au riz sous toutes ses formes ; pâtes, galettes, pain… Nous sommes devenues des pros des baguettes ! Nous avions donc une pause de 10h45 jusqu’à 14h, temps du repas et de l’incontournable sieste. Tous les Vietnamiens la font effectivement , et ce sans exception. C’est dans leurs us et coutumes. C’est pourquoi, lorsque nous rentrions à l’hôtel pendant cette heure, nous avions l’impression d’être dans une ville au ralenti . Les rues étaient désertes, les rideaux baissés et les commerçants fermés. Même les deux roues circulaient moins, ce qui est assez exceptionnel !

Nous reprenions la journée à 14h15. Nous étions alors séparées en deux groupes jusque 15h30 ; un premier avec tous les enfants du primaire et un second avec ceux du collège.

Avec les plus jeunes, nous faisions énormément de jeux, de chants ou de danses. Nous leur faisions découvrir  de nouvelles activités tous les jours ; des bulles de savon, de la peinture, des scoubidous, des cerceaux, des perles … Les enfants étaient des plus réceptifs, nous pouvions lire leur enthousiasme sur leur visage. C’était très motivant pour nous. Ils étaient capivés! Avec eux, nous commencions nos après-midis par une danse accompagnée d’un chant qu’on leur avait appris « Teddy Bear ». Dès les premières secondes de la mélodie, les enfants s’alignaient devant nous et commençaient à danser. C’était un véritable moment de partage ! Nous enchainions ensuite avec d’autres musiques et d’autres chorégraphies que nous improvisions devant eux. Ils nous regardaient toujours au début avec étonnement puis finissaient par nous rejoindre avec entrain. Puis nous organisions des jeux collectifs ou bien nous sortions les jeux de cartes, la pâte à modeler, les perles …

Avec les collégiens, le moment était à l’échange. Nous faisions des cours d’anglais sur divers thèmes. L’essentiel était de partager avec eux et de les faire parler en anglais. Nous sommes même aller boire un verre et faire un karaoké avec eux, de vrais moments de partage !

En fin de journée, vers 16h, nous allions voir les enfants de la crèche âgés de 2 à 3 ans. Très vite, nous nous sommes rendu compte qu’ils n’étaient pas assez stimulés, nous avions alors essayé de leur amener de nouvelles choses tous les jours, comme de la pâte à modeler, des ballons, des peluches… Notre but était de les éveiller un peu plus en jouant avec eux. Dès que nous arrivions, les enfants accouraient vers nous, c’était le petit moment de tendresse en fin de journée.

Nous avions ensuite un temps libre avant le dîner que nous mettions à profit pour organiser la journée du lendemain. Nous nous résumions ce que nous avions fait durant nos séances avec nos groupes respectifs. Nous parlions également des moments forts que nous avions eus au cours de la journée ou au contraire des difficultés que nous avions rencontrées. Puis nous planifions les activités et le matériel nécessaire pour le lendemain. C’était alors l’occasion de laisser libre court à notre  imagination et à notre  créativité pour la réalisation des exercices.

Nous dînions à 18h précise. Le repas était toujours préparé par Madame Cook qui mettait un point d’honneur à nous faire découvrir toutes les spécialités vietnamiennes, et ce n’était pas pour nous déplaire !

Nous prenions le temps de  discuter longuement avec les sœurs avant de repartir à l’hôtel pour nous coucher.

Nos journées ont été très rythmées, remplies de découvertes, d’échanges, intenses en émotions, avec le partage toujours en fil conducteur. C’est inoubliable !

Comment avons-nous fait pour communiquer ?

« Mais comment allez-vous faire pour vous comprendre ? » « Vous avez appris le Vietnamien ? » « La barrière de la langue ne vous fait-elle pas peur ? ».

Autant de questions qui nous ont été posées avant notre départ et que nous nous sommes nous-mêmes posées..

 Il est vrai que nous sommes parties avec plus ou moins d’a priori sur ce sujet, même si nous avions pu échanger assez facilement avec les sœurs en français ou en anglais avant notre départ.

A notre arrivée, nous avons été surprises de découvrir que les enfants n’avaient que quelques mots de vocabulaire en anglais : « hello », « bye », « teacher »… mais cela n’a pas pour autant été un frein à la communication. Nous avons pu échanger à travers des regards, des gestes, des images, des chansons et surtout des dessins. Finalement cette communication s’est faite naturellement, plus de crainte avec la compréhension car nous avons vite réalisé que si les enfants souhaitaient nous solliciter ils trouvaient les moyens de le faire et mettaient tout en œuvre pour qu’on puisse les comprendre. Et oui, nous l’avons entendu le « Teacher UNO ! UNO Teacher ! », ce qui ne manquait pas de nous faire beaucoup rire.

Cependant, nous nous sommes parfois senties démunies face à quelques situations où les mots pouvaient nous manquer. L’explication des consignes pour mettre en place des activités n’étaient pas toujours évidentes mais nous avons su nous débrouiller grâce aux gestes, à notre craie et notre tableau noir.  Il fallait trouver sujets et activités qui les intéressaient afin de les motiver et d’éviter toute dispersion ! Car oui au Vietnam, être assis sur une chaise face à un tableau relève d’une véritable épreuve de Koh-Lanta pour les enfants comme pour les « teachers ».

Et pour revenir à la question initiale,  « Comment communiquiez-vous ? »

Il est difficile de mettre des mots pour y répondre car ce fut évident et spontané. Nous avons pu prendre conscience une nouvelle fois que la communication non-verbale est tout aussi importante que la communication verbale.

Petits moments à part…

Un moment émouvant ?

Des moments émouvants il y en a eu énormément, mais si nous devions n’en choisir qu’un, ce serait sûrement celui de notre dernier jour à la Maison d’Amour.

Pour nos derniers moments avec eux, les enfants  avaient organisé un petit spectacle sur de jolies et émouvantes musiques vietnamiennes. Chacun était costumé, coiffé et même maquillé par les sœurs pour l’occasion ! Ils étaient tellement fiers de nous présenter ces différentes danses en guise d’au revoir.

Evidemment, nous étions très touchées, car en plus du spectacle émouvant qu’ils nous offraient, celui-ci signait la fin de notre aventure auprès de toutes ces fabuleuses personnes. Il y avait plusieurs danses et donc plusieurs groupes d’enfant, ceux qui ne dansaient pas se retournaient vers nous et nous disaient « don’t cry teacher »,  «  teacher smile !  ». C’était un moment touchant et drôle à la fois.

À la fin de la représentation, les enfants ont demandé aux sœurs de traduire quelques mots pour nous, ils ne voulaient pas qu’on parte et voulaient repartir avec nous dans nos valises, certains pleuraient, c’était très bouleversant ! Ce qui est sûr, c’et que ces au revoir resteront un moment à jamais gravé dan nos cœurs.

Un moment drôle ?

Lors de la dernière semaine, Louise et Emma avaient décidé d’utiliser la peinture pour travailler ludiquement avec le groupe des 8 ans.

Ce groupe était un peu plus difficile à gérer que les autres car les enfants étaient très facilement dissipés mais nous pensions que les faire travailler avec de la peinture les stimulerait d’une meilleure façon, nous avons donc décidé de prendre le risque.

Finalement cette activité a vite tourné au drame car les enfants étaient excité tout du long, et n’écoutaient pas au moment de ranger, résultat l’un d’entre eux à explosé un pot de peinture dans la salle de bain de Sœur Elisabeth. De la peinture partout sur les murs, les toilettes, le sol, les serviettes de bain mais surtout sur les affaires personnelles de Sœur Elisabeth

Nous étions très énervées et leur avons   très bien fait comprendre à travers notre expression. Nous ne voulions plus de l’aide des enfants pour nettoyer et donc leur disions « NO ! »dès qu’ils revenaient à la charge.

Au moment où Emma nettoyait la salle de bain, Louise, revenue auprès des enfants, l’a appelé « Euh, Emma viens vite, je ne sais pas trop ce qu’ils sont en train de nous faire là… ».

Les enfants s’étant rendu compte de leur bêtise et étant triste de nous avoir vexées, se sont tous tu, nous ont positionnées face à eux et se  sont mis en file indienne devant-nous. Nous étions complètement perplexe car on se demandait vraiment ce qu’ils allaient faire. Finalement, ils sont venus un à un nous présenter leurs excuses « Sorry Loulou, sorry Emma ».

Nous avons beaucoup rigolé car même si nous étions très fachées, leur initiative nous a beaucoup touchées et ils ont été très vite pardonnés !

Un moment gênant ?

À La Maison d’Amour, il n’y a qu’une toute petite cour carrelée, pas assez grande pour que les enfants puissent se défouler. Nous avions donc décidé, un après-midi, de les emmener jouer dans la cour de l’Église. Nous avions apporté des ballons, des cordes à sauter et de la musique. Ils avaient même un petit coin de sable pour pouvoir réaliser des mini-constructions. Ils étaient des plus heureux. Nous avions essayé de faire un relais avec eux…ce qui n’a pas trop fonctionné, pas très réceptifs, ils préféraient jouer avec des statues religieuses trouvées dans la cour de l’Église.

Nous étions contentes de leur faire plaisir et eux étaient ravis de pouvoir courir dehors. Tout se passait à merveille… jusqu’au moment de rentrer ! Les enfants nous cachaient quelque chose et nous nous sommes rendu compte qu’ils avaient cassé une partie des reliques, de plus ils ne voulaient pas s’en séparer pour rentrer. Nous avons bataillé avec eux pour leur faire comprendre que non, ce ne sont pas des jouets, que cela appartient à l’Église et que nous ne pouvions pas les ramener mais ce sans succès (et oui, là la barrière de la langue nous a fait défaut à ce moment-là) !

 Les enfants sont finalement repartis tout fiers, avec les reliques dans les mains.

Le moment le plus gênant a donc été lorsque nous sommes arrivées devant les sœurs avec les enfants tenant les statues complètement cassées dans leurs mains.

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Clap de fin sur l’aventure

Raconter cette expérience incroyable en quelques mots ? Impossible.

Nous avons pris du plaisir à chaque minute, chaque instant était une découverte et un moment magique à graver dans notre mémoire.

Nous avons construit ce projet avec pour objectif d’aider des enfants défavorisés pendant un petit mois. Ce fut un échange très enrichissant pour nous tant sur le plan humain, relationnel, que personnel. En effet, nous ne pensions pas recevoir autant de la part des sœurs et des enfants… Leur accueil, leur gentillesse, leur sourire, leur bonne humeur nous ont fait prendre conscience qu’il ne suffisait pas de grand chose pour être heureux. Un tel voyage nous a fait réfléchir sur nos quotidiens et nous avons maintenant un autre regard, une autre vision de certaines choses.

Toutes les cinq, nous avons constitué une très bonne équipe. La confiance, le soutien et la communication furent les maître mots du groupe que nous formions. Le quotidien, les galères, les moments de doute mais surtout les moments de joie, de rire ont fait de nous des Gepetrotteuses soudées.

Enfin, merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à ce projet. Sans vous, tout ceci n’aurait pas été possible.  Nous en ressortons grandies, avec des souvenirs plein la tête et des sourires gravés dans nos mémoires, alors nous terminerons cet article par : Cam on !

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